vendredi 27 juillet 2007

L'imam ach_Chafi^iyy





La science a eu des hommes qui s'en sont occupés, qui l'ont propagée en ayant pour ambition en cela l'agrément de Allah et pour être sur la voie de notre Prophète notre maître Mouhammad l'Honnête . Ainsi la terre ne sera pas dépourvue de qui défende la religion agréée par Allah avec les preuves. A travers les siècles écoulés, nous avons vu que cette parole s'est réalisée. Parmi ces gens-là ces hommes illustres dont les âmes sont pures, il y a eu le savant glorieux, l'Imam honorable et courageux :

Ach- Chafi^iyy Abou ^Abdi l-Lah Mouhammad Ibnou 'Idris, que Allah ta^ala lui fasse miséricorde, qui est né en l'an 150 de l'Hégire. Il fait partie de la famille de Al-Mouttalib, le fils de l'oncle paternel du Messager ^alayhi s-salatou wa s-salam.

Né à Ghazzah, il a grandi à ^Asqalan, puis il est parti à La Mecque pour apprendre la science. Bien qu'il ait vécu dans une famille pauvre, son père étant mort alors qu'il était encore jeune, il a donc vécu dans une difficulté matérielle, cela ne l'a pas privé d'être en relation avec les gens de la connaissance, au point qu'il a été amené à écrire la science qu'il apprenait sur des morceaux de peaux, des palmes de palmiers et des os d'animaux en raison de sa pauvreté et de son incapacité à acheter des feuilles de papier. Il a appris le Qour'an honoré alors qu'il avait sept ans et il s'est mis à apprendre les hadith du Prophète et à les écrire. Il a voyagé dans le désert pour apprendre la langue arabe et la poésie, il y est resté dix ans. Il a appris le tir à l'arc, réussissant à atteindre dix fois la cible sur dix flèches. Or il était encore plus fort dans la science de la Loi que dans la maîtrise du tir à l'arc. De sorte que lorsqu'il fut à La Mecque, il a été autorisé à donner des avis de jurisprudence malgré son jeune âge.

Pourtant il ne s'est pas contenté de cela. Il a voyagé à Médine pour apprendre la science auprès de son Imam Malik Ibnou 'Anas. Après avoir emprunté le livre Al-Mouwatta' de l'Imam Malik, il l'a appris. On remarque ici qu'il n'avait pas pu acheter le livre tant il était pauvre mais cela ne l'avait pas détourné de son objectif et de ce qu'il recherchait. Il savait que si Allah agré un esclave, Il lui facilite quelqu'un qui lui enseignera la science de la religion de la manière correcte. Lorsqu'il était arrivé dans l'assemblée de l'Imam Malik, celui-ci lui avait demandé son nom, il lui a répondu : Mouhammad et l'Imam Malik lui avait dit : "Crains Allah Mouhammad, et évite les péchés car tu auras un grand avenir, Allah a fait que dans ton coeur il y ait une lumière, ne l'éteins pas avec des péchés".
Ach-Chafi^iyy se mit à apprendre auprès de Malik, à recevoir de lui la science. Il était resté avec lui en rapportant de lui jusqu'à ce que l'Imam Malik décède, que Allah ta^ala lui fasse miséricorde. Ach-Chafi^iyy a excellé et il a eu une grande notoriété.
C'est en lui que s'est réalisée la parole du Messager ^alayhi s-salatou wa s-salam un hadith dont on déduit qu'il y aura un savant de Qouraych qui remplira les différentes régions de la terre de science. Ayant réfléchi à qui s'appliquait ce hadith, les savants ont trouvé qu'il s'appliquait à l'Imam Ach-Chafi^iyy car il faisait partie de Qouraych.

Par contre, les trois autres grands Imams : Abou Hanifah, Malik et Ahmad ne font pas partie de Qouraych.
Allah ta^ala a honoré Ach-Chafi^iyy par différents dons parmi lesquels en plus de la grande science il avait la modestie. Il possédait également une voix exceptionnelle au point que lorsqu'il récitait le Qour'an alors qu'il était tout jeune, les gens allaient vers lui pour écouter sa belle voix et certains de ceux qui étaient assis à écouter sa récitation tombaient par terre, tant ils craignaient Allah, et cela n'était du qu'au secret de sa récitation.

Parmi ses mérites, que Allah lui fasse miséricorde, c'est qu'un jour où il se trouvait dans l'assemblée de l'Imam Malik, on avait demandé l'avis de Malik sur un homme qui avait dit à sa femme : Tu es divorcée si ce n'est pas vrai que cet oiseau n'arrête pas de crier. Al- Qoumriyy est une sorte de pigeon. Malik lui a dit : Ta femme est divorcée et ce parce que Al- Qoumriyy va certainement s'arrêter de crier pour s'endormir ou pour manger par exemple.
Ach-Chafi^iyy qui était présent a rattrapé cet homme et lui a dit : Non ta femme n'est pas divorcée. Il avait dit cela par rapport à ce qu'avait visé l'homme qui avait parlé. C'est-à-dire que la plupart du temps, cet oiseau crie et ne se tait pas. Cela ne voulait pas dire qu'il crie tout le temps dans l'absolu. Lorsqu'on apprit à Malik l'avis de Ach-Chafi^iyy, il lui posa la question sur la raison pour laquelle il avait donné un avis différent de ce que Malik avait dit. Il lui répondit : « N'est-ce pas que tu nous a rapporté le hadith que deux hommes avaient demandé en mariage une femme qui s'appelait Fatimah Bintou Qays. L'un des deux s'appelait Mou^awiyah et l'autre Abou Jahl. Le Messager avait dit du premier ce qui signifie :« Mou^awiyah est sans un sou, il n'a pas d'argent et le deuxième Abou Jahl ne baisse pas le bâton de son épaule ». Est-ce que le Messager avait voulu dire qu'il ne déposait pas du tout le bâton de son épaule ou que même en dormant, en mangeant ou en se lavant, son bâton restait sur son épaule ou voulait-il dire qu'il portait souvent son bâton, c'est-à-dire qu'il frappait beaucoup? C'est à partir de cela que j'en ai déduit le jugement. Malik s'est tu et n'a pas émis d'opposition.
L'âge de Ach-Chafi^iyy à ce moment-là était de quatorze ans et Malik lui avait donné l'autorisation de donner des avis de jurisprudence.
Parmi les particularités que Allah lui a accordées, c'est qu'il faisait partie des grands saints, des grands waliyy, vertueux de Allah, des connaisseurs par la grâce de leur Seigneur, des gens qui avaient le kachf, le dévoilement.

Il s'était adressé une fois à trois de ses plus grands élèves. Il a dit au premier : Toi tu es dans le hadith. L'élève s'appelait Ar-Rabi^ Ibnou Soulayman et il fut tel qu'il lui avait dit, parmi les gens du hadith. Au deuxième il a dit : Toi tu es dans le débat. Cet élève s'appelait An-Maziyy et il fut également très fort dans le débat, il avait le dessus sur les mauvais innovateurs et leur donnaient des arguments qui les faisaient taire. Au troisième il a dit : Toi tu es dans le fer. Il s'appelait Al-Bouwaytiyy. Il devint en Egypte un savant. Il avait vécu lors de la discorde des Mou^tazilah, c'est alors qu'il avait été enchaîné avec des fers, d'Egypte jusqu'à Baghdad à cause de cette épreuve.

Regardez que Allah vous fasse miséricorde, ce qu'a obtenu Ach- Chafi^iyy, que Allah lui fasse miséricorde. Il a obtenu ce qu'il a obtenu comme grande science et comme arguments éclatants, comme mérite et comme grand degré. N'est-ce pas que tout cela, il ne l'a eu que grâce à la science et à la connaissance, aux actes et à la sincérité qu'il avait. N'est-ce pas qu'il était pauvre mais que la recherche des biens de ce bas-monde ne l'a pas détourné de la science?

Son père était mort alors qu'il était encore jeune enfant mais cela ne l'avait pas amené vers les groupes du mal et de la perversité car sa mère l'avait dirigé vers la science. Nous reconnaissons-là le rôle des membres de la famille pour enseigner à leurs enfants. N'est-ce pas qu'il était tout enfant et qu'il a excellé au point qu'il avait donné des avis de jurisprudence alors qu'il était encore jeune homme et c'est sa mère qui l'a aidé à cela. Ceci s'était manifesté par l'influence que sa récitation avait sur les gens, par son bon comportement et sa grande science.

C'est grâce aux actes effectués conformément à la science et avec la sincérité que l'homme s'élève en degré et que les drapeaux de la vérité sont élevés hauts.